Lorsque on a la chance de vivre dans une ville inondée par le soleil, bordée d'un collier de perles et de palmiers, baignée par une Méditerranée aux flots toujours tièdes, aux ruelles colorées d'ocres et de rouges éclatants qui fleurent bon le pastis et la pissaladière à l'heure de l'apéro, comment ne pas attirer le monde entier, avide et envieux de cette insolente beauté et de cet art de vivre...
Mais quand on flâne depuis 20 ans sur ses marchés, qu'on connaît par coeur le nom de ses ruelles, qu'on sait dénicher la moindre boutique branchée, et qui plus est, qu'on y laisse ses impôts, quoi de plus agaçant que de se voir demander de quel pays on vient parce qu'on commande son pan-bagnat avec un reste d'accent québécois ou anglophone.
C'est pourtant le lot presque quotidien du couple qui t'as offert ce joli Marcel, toi qui partage avec eux cet état de bi-nationalité dont tu n'as pas même conscience.
Il y a fort à parier que tu n'auras pas à souffrir de ces petites humiliations car c'est d'ici que tu auras l'accent, celui qui sent la cigale et la salade niçoise.
Et pour s'en assurer, nous suivons les conseils de ta pédiatre et te tartinons consciencieusement les fesses à l'huile d'olive (véridique, c'est le principal constituant du "liniment oléo-calcaire", onguent souverain pour un popotin d'albâtre).
La bande son de ce post est disponible dans la rubrique "Un petit clic par ici" et en voici les paroles