dimanche 12 septembre 2010

Envolées lyriques et un chat


En relisant les magnifiques poèmes d'Aragon il y a quelques semaines, "Les yeux d'Elsa" nous ont paru très en adéquation avec ta venue, petit Hector, notre gémeaux aux yeux si beaux. Et c'est ainsi que nous avons inclu l'extrait que voici sur ton faire part de naissance.

Une bouche suffit au mois de mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux.

Et voilà que ce matin, alors que tu avalais ton biberon tes yeux plantés dans les miens, j'écoutais à la télévision Jean d'Ormesson réciter comme un délicieux vieil écolier un extrait de "Que la vie en vaut la peine" dont il a tiré une phrase pour titre de son dernier roman. Et aussitôt l'envie de l'associer à ce billet du jour alors qu'Aragon, le chat de la maison, rodait autour de nous, moins inspiré par son illustre homonyme que par son bol de croquettes...

C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Ces moments de bonheur ces midi d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut être qu'on le croit
D'autres viennent ils ont le cœur que j' ai moi même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le noir où s'éteignent des voix

D' autres qui feront comme moi le voyage
D'autres qui souriront d'un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D'autres qui lèveront les yeux vers les nuages

Il y a toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant.

samedi 4 septembre 2010

Grand Gourou

Regardez-moi bien dans les yeux...

Vos paupières sont loooouuurdes...

N'essayez pas de me résister...




lundi 23 août 2010

Hector et le pot au lait


Bébé Hector en vacances en Auvergne
S'assit sur un pot au lait 
Et les fables de Jean de La Fontaine
En profita pour réviser.

"Perrette ayant sur sa tête un Pot au lait
Bien posé sur un coussinet,
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue elle allait à grands pas ;
Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile
Cotillon simple, et souliers plats.
Notre Laitière ainsi troussée
Comptait déjà dans sa pensée
Tout le prix de son lait, en employait l’argent,
Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ;
La chose allait à bien par son soin diligent.
« Il m’est, disait-elle, facile
D’élever des poulets autour de ma maison :
Le Renard sera bien habile,
S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon.
Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;
Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable ;
J’aurai le revendant de l’argent bel et bon ;
Et qui m’empêchera de mettre en notre étable,
Vu le prix dont il est, une vache et son veau,
Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? »
Perrette là-dessus saute aussi, transportée.
Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ;
La Dame de ces biens, quittant d’un œil marri
Sa fortune ainsi répandue,
Va s’excuser à son mari
En grand danger d’être battue.
Le récit en farce en fut fait ;
On l’appela le Pot au lait."



jeudi 12 août 2010

Paparazzi

En ouvrant mon canard ce matin, je suis saisi d'un fâcheux pressentiment en découvrant la Une.


Fébrilement, je tourne les pages et là, mes craintes se confirment...




DAMNED! Malgré toutes les précautions que mes body-guards sur-entraînés mettent en oeuvre pour la protéger, ma vie privée s'étale en double-page. J'ai été paparazzé!


Quand les Bleus se sont pris une dérouillée en Afrique du Sud et que j'ai pleuré devant mon écran géant...ils étaient là!


Quand la Patrouille de France a insisté pour faire quelques galipettes dans le ciel pour fêter mes 2 semaines...ils étaient là!

Quand j'ai dîné avec une blonde juste avant d'aller chouiller chez mon pote Albert à Monaco...ils étaient là!




Même l'apéro avec Jude, incognitos dans le Vieux-Nice...ils étaient là!


Bon je m'en tire bien pour cette fois mais c'est décidé, je vire mes gorilles, je laisse pousser mes cheveux et j'investis dans une paire de Ray-Ban.

mercredi 21 juillet 2010

Hector Lou Nissart







Lorsque on a la chance de vivre dans une ville inondée par le soleil, bordée d'un collier de perles et de palmiers, baignée par une Méditerranée aux flots toujours tièdes, aux ruelles colorées d'ocres et de rouges éclatants qui fleurent bon le pastis et la pissaladière à l'heure de l'apéro, comment ne pas attirer le monde entier, avide et envieux de cette insolente beauté et de cet art de vivre...
Mais quand on flâne depuis 20 ans sur ses marchés, qu'on connaît par coeur le nom de ses ruelles, qu'on sait dénicher la moindre boutique branchée, et qui plus est, qu'on y laisse ses impôts, quoi de plus agaçant que de se voir demander de quel pays on vient parce qu'on commande son pan-bagnat avec un reste d'accent québécois ou anglophone.
C'est pourtant le lot presque quotidien du couple qui t'as offert ce joli Marcel, toi qui partage avec eux cet état de bi-nationalité dont tu n'as pas même conscience. 
Il y a fort à parier que tu n'auras pas à souffrir de ces petites humiliations car c'est d'ici que tu auras l'accent, celui qui sent la cigale et la salade niçoise. 
Et pour s'en assurer, nous suivons les conseils de ta pédiatre et te tartinons consciencieusement les fesses à l'huile d'olive (véridique, c'est le principal constituant du "liniment oléo-calcaire", onguent souverain pour un popotin d'albâtre).


La bande son de ce post est disponible dans la rubrique "Un petit clic par ici" et en voici les paroles




J'aimais les mots d'amour en anglais


Les lollipops en français
Quand j'avais 18 ans

J'étais un blouson noir imparfait
Un loubard comme t'en rêvais
Et c'était le bon temps

Du côté des remembers
J'ai pris des flashs
Et des coups au cœur
Fumé du hash 
Bien avant l'heure
De ce pouvoir des fleurs

Si t'avais connu
La Miss Baie des Anges à moitié nue
Les voitures de sport sur les avenues
Tu regretterais tout ça

Tu regretterais tout ça

Y'avait des starlettes et des babies
Toute une jeunesse qui rêvait
Quand j'avais dix-huit ans

Du côté des "remember"
J'ai pris des flash
Et des coups au cœur,
Brûlé mon hash 
Pour un hamburger,
Mais c'était mon bonheur

Si t'avais goûté
À Nice, Baie des Anges, en plein été
Avec tous ces anges à tes côtés
Tu n'pourrais plus rêver

Si t'avais connu
La Miss Baie des Anges à moitié nue
Les voitures de sport sur les avenues
Tu regretterais tout ça"






samedi 17 juillet 2010

Parfois les petites bêtes mangent les grosses...



" Moustique, moustique ah, tu es un bandit
Moustique, moustique ah, tu es un assassin
Tu me piques, tu me piques, moi je dors pas
Ha, tu es un salaud

Tu viens chanter à mon oreille
Sans avoir peur, ah tu es un gêneur
Tu es tout petit, tu tapes les grands
Ha, tu es un salaud

Tu rentres dans ma moustiquaire
Sans rendez-vous, ah tu es un intrus
Tu suces mon sang
Tu amènes dans les usines
Où l'on fabrique du vin rouge
Je veux te porter plainte au tribunal
Chez Monsieur le Juge

Tu piques ma femme
Sans payer l'adultère
Ho tu es un escroc
Tu piques le roi, tu piques ses ministres
Ho tu es anarchiste
Tu trompes la sentinelle
Tu vas piquer monsieur le Président
Ho tu es un putschiste
Moustique, moustique ah, tu es un assassin
Tu es romantique, tragique et tu es impudique

Tu chatouilles l'européenne
Tu piques l'africaine
Ha tu es un raciste

Toutes les mairies du monde luttent contre toi
Mais tu es toujours vivant
Elles emploient l'insecticide, l'acide
Mais tu es invincible

On a inventé les bombes pour tuer l'humanité
Mais chez les moustiques on n'arrive pas
Tu es dans les mares tu es dans les jarres
Et tu es dans les abres
Tu me donnes le paludisme, la mort
Et la misère
Tu me donnes la fièvre qui me fait fendre les lèvres
Pour que je ne mange plus la chèvre

Moustique..."



Dans toute l'Afrique francophone, on peut croiser un guitareux improvisé qui, contre quelques francs CFA, entonne pour l'expatrié allangui en terrasse cet hymne anti-moustique qui ne peut faire sourire que lui.
Si les paroles allient poésie et humour à la sauce Congolaise, le dernier couplet lui donne sa dimension tragique car il faut bien se rappeler que, première cause de mortalité infantile, le paludisme, vértitable arme de destruction massive, coûte la vie à plus d'1 million de personnes chaque année sur le continent africain.
Petit Hector, au fond tu as presque de la chance de n'avoir été victime que de pathétiques moustiques du Sud de la France qui, avant de voir ton berceau équipé d'une moustiquaire, auront criblé ton joli minois sans pour autant t'ôter ton magnifique sourire.


Le lien pour écoutez Zao chanter "Moustique" est disponible dans la rubrique "un petit clic par ici"

mercredi 14 juillet 2010